top of page

La cinquantaine rugissante #1 Le début d'une nouvelle aventure

Il y a quatre ans, j’ai eu 50 ans. Plutôt optimiste de nature, je me dis que chaque âge a ses bons et moins bons côtés et considère chaque année supplémentaire sur Terre comme un cadeau. Optimiste mais pas totalement naïve, je m’attendais à ce que le passage des 50 ans secoue un peu plus que les autres. Pas fan des grandes fêtes, j’ai choisi de passer le cap en m’offrant une retraite dans un centre taoïste. Mon plan a bien fonctionné : le jour J est passé tout en douceur, entre cours de tai chi et atelier de kimchi. Pas de bougies à souffler, pas de crise existentielle, pas de larmes. Je suis rentrée chez moi reposée et sereine, confiante et motivée.


Et pourtant …


Tout d’abord, il y a eu ces lapsus, qui me faisaient systématiquement retrancher 10 ans à mon âge. C’était dans le regard dubitatif de la personne qui me posait la question que je réalisais que je disais 41 au lieu de 51, 42 au lieu de 52, 43 au lieu de 53. A 54 ans, mon cerveau commence tout juste à intégrer cette nouvelle dizaine. Enfin presque, parce que j’ai reçu récemment un courriel de la part d’Intervista, me demandant si je partage mon compte avec d’autres personnes car dans le dernier sondage que j’ai rempli, l’âge renseigné ne correspondait pas à la date de naissance enregistrée. Déni de vieillesse ?


Et puis, il y a cette évidence : j’ai déjà grillé un peu plus de la moitié de ma vie !


Ayant vécu très jeune des deuils de proches décédés trop jeunes, j’ai toujours eu conscience que la vie peut être très courte. Mais si ce concept restait un peu abstrait, depuis quelques temps, les signes d’obsolescence programmée le rendent très concret :


-       sortir du lit sans douleurs, sans quelques étirements : plus possible,

-       les kilos pris pendant les fêtes qui disparaissent « tout seul » dans le courant du mois de janvier : fini,

-       les premières fleurs de cimetière apparaissent sur les mains,

-       le rouge à lèvres file et l’eyeliner fait l’offset,

-       et surtout : mes sublimes « Salomés » à talons hauts n’ont plus foulé le bitume depuis des années, remplacées par des « Birkenstocks » horriblement confortables.


Mais le signe le plus évident que la machine s’use, ce sont mes hormones qui déconnent et produisent des symptômes aussi imprévisibles que malaisants : règles hémorragiques, bouffées de chaleur, insomnies, prise de poids (et plus uniquement fin décembre), bugs de mémoire et problèmes de concentration. Dans ce brouillard mental, les questions se télescopent :


-       Où sont passées ces cinquante premières années ?!

-       Qu’est-ce que j’ai fait de ma vie jusqu’ici ?

-       Qu’est-ce que je veux faire de la suite ?


Avec toutes ces idées parasites, les nuits réparatrices se font rares et les batteries peinent à se recharger. Le constat est sans appel :


10 x plus d’envies pour 10 x moins d’énergie.


Un vent de panique se lève, chaud comme le foehn. Et si c’était trop tard ? Qu’ai-je encore le temps de faire ? Qu’est-ce que je choisis parmi tous mes rêves et envies ?

Toujours à l’affût de signes, synchronicités, lapsus et autres jolies coïncidences, cette phrase entendue dans une rediffusion récente de « Matrix revolutions » accroche mon attention :  


« Le choix n’est qu’une illusion, on sait ce qu’on doit faire depuis toujours. »


Dans ma bucket list, parmi des endroits à visiter (Cuba, l’Argentine, le Brésil et tant d’autres), des concerts (Coldplay, Depeche Mode encore et encore) et évidemment, mon compagnon de vie à rencontrer (le jour où l’un de nous deux aura retrouvé le sens de l’orientation), il y a : écrire un roman. Depuis toujours.


Des ébauches d’histoires, j’en ai plein les tiroirs. A chaque fois, j’ai l’impression de tenir une idée géniale, et après quelques pages, toujours les mêmes pensées lapidaires : banal, sans intérêt, nul. Alors j’abandonne. Jusqu’à l’idée suivante. Que j’abandonne tout aussi rapidement. Alors là, comme Neo, je me suis dit qu’il était temps de choisir la pilule rouge et de nourrir cette envie de me rapprocher de ma vérité. Et l’écriture pourrait bien en être le chemin. Ce chemin, je l’ai entamé il y a un plus d’un an, en compagnie d’Axelle (l’héroïne du roman), dont la vie réglée comme du papier à musique bascule le jour de ses cinquante ans. Elle est guidée dans ses péripéties par un Ange gardien, Cordélia, elle-même affublée d’un apprenti pas très dégourdi, Hippolyte.


Comme Axelle, j’ai un Ange gardien qui m’envoie des signes. Le dernier m’est parvenu par l’intermédiaire de ma coach en écriture, Amélie Charcosset, qui m’a partagé cette vidéo de Nathalie Sejean sur le concept des boucles créatives :



C’est en regardant cette vidéo qu’a germé l’idée d’écrire des chroniques en parallèle du roman. Elles aborderont des questions existentielles, et d’autres nettement plus superficielles, que l’on (en tout cas Axelle et moi) se pose aux environs de la cinquantaine. Ce format me permettra de boucler des petites boucles créatives, qui devraient alimenter la grande boucle du roman. Et toutes ces boucles partagées avec vous jalonneront le chemin vers sa réalisation … et vers la mienne aussi peut-être !  


Je n’ai pas fixé de fréquence à ces publications, parce que dès qu’il y a contrainte, ma créativité fait de la résistance. Et comme le but de ces chroniques est justement de la libérer, je vais juste essayer de suivre le flow.


Mais peut-être que vous vous demandez pourquoi la cinquantaine « rugissante » ? A l’origine : un jeu de mot à l’humour tout pourri comme j’aime, avec le nom des vents de l’océan Austral. Sauf que, après vérification sur Google, ce sont les 40emes qui rugissent. Les 50emes hurlent … Humour tout pourri et approximatif donc. Mais tenant compte qu’après digestion des catastrophes qui lui tombent dessus le jour de ses 50 ans, Axelle croquera la vie à pleine dents, je la vois comme une lionne, puissante et sauvage. Elle vivra donc une cinquantaine : rugissante !


Bienvenue à vous dans les chroniques de la cinquantaine rugissante.



ree

 Collage S. Devaud 2007 ©

Commentaires


bottom of page