La cinquantaine rugissante #2 Hasard, coïncidences ou signes ?
- sandrine devaud
- il y a 20 heures
- 4 min de lecture
Ce matin en buvant mon troisième café, je relis les notes prises lors de ma première marche d’inspiration. L’Art de l’Itinérance© est une méthode que j’ai découverte lors d’un workshop en ligne, animé par sa créatrice, Chiara Kirschner, un jour de confinement, au début des années 20. J’avais envisagé de m’inscrire à un weekend découverte qu’elle proposait à Annecy, mais finalement, Covid « aidant », j’avais dû y renoncer.
Il y a quelques semaines, en passant devant une librairie, mon attention est attirée par ce livre, exposé en vitrine parmi une quinzaine d’autres, sur le thème de la randonnée (activité qui ne fait pourtant pas précisément partie de mes centres d’intérêts) :

Je ne connaissais la méthode que sous le nom de L’Art de l’Itinérance©, mais le prénom de l’autrice me rappelait quelque chose. J’entre, je feuillette, je me dis : « Wow ! Elle a publié un livre sur sa méthode ! », j’achète. Depuis quelques temps je cherche justement comment donner à ma créativité une dimension plus professionnelle. Coïncidence ?
En sortant de la librairie, mon mental en joyeuse effervescence à l’idée de – peut-être - trouver une réponse grâce à cette méthode, je « tombe » sur Isabelle Macheret. Par hasard ? Isabelle fait partie des femmes que je trouve particulièrement inspirantes. Elle avait un rêve, elle en a fait un projet, qu’elle s’est donné les moyens de réaliser. Son association « Au cœur du Niger » vient en aide aux enfants de Zinder depuis plus de quinze ans.
Je m’installe ensuite à la terrasse d’un café, impatiente de commencer ma lecture. Lorsque je lève les yeux quelques minutes plus tard, je croise le regard de Laura, assise à une table voisine. Laura a participé il y a quelques années à l’un de mes ateliers « Intuition et création ». Elle m’apprend qu’elle a décidé de consacrer du temps à sa créativité dès cet automne, me remercie pour mes newsletters, qu’elle trouve inspirantes. Un signe ?
S’ils ne s’étaient pas succédé dans ce court laps de temps (une vingtaine de minutes), je n’aurais sans doute pas mis ces trois événements en lien. C’est d’ailleurs ce que mon esprit cartésien me souffle : « arrête de voir des signes et des coïncidences partout ! ».
Mais revenons à la marche d’inspiration. Son but est de nourrir la réflexion au sujet d’un changement que l’on souhaite apporter dans sa vie personnelle ou professionnelle, en collectant des indices, les cinq sens en éveil. Une véritable chasse aux trésors, que l’on documente à l’aide de son smartphone. Filmer une goutte d’eau qui rebondit sur le bitume, photographier un panneau de chantier ou enregistrer les aboiements d’un chien féroce, toute une aventure ! J’avais planifié une heure pour cette première marche, elle m’en a pris deux. Je sous-estime souvent – presque toujours - le temps que prennent les choses mais là, en plus, je me suis perdue. Dans le petit bois de mon quartier !
De retour chez soi, la deuxième partie de l’aventure, qui consiste à analyser les indices récoltés, est aussi passionnante. Passionnante, mais pas si évidente. Parfois, je sens qu’il y a un message à comprendre, mais impossible de le décrypter. Souvent, un signe semble dire tout et son contraire, selon qui j’écoute, mon intuition ou ma logique. A ce stade, aucune évidence, si ce n’est que le moment le plus fort en émotions positives a été celui où, après m’être rendue compte que je m’étais égarée, j’ai choisi de poursuivre sur le « mauvais » chemin. Je décide donc de laisser décanter quelques jours.
C’est ce matin que je reprends mes notes en espérant un déclic. Après trois espressos, toujours pas d’idée géniale à l’horizon. Inutile d’insister. Je referme mon cahier et dans un réflexe - de plus en plus souvent incontrôlé - m’empare de mon téléphone.
Une notification Linked’In m’informe qu’un ami, Christian, a aimé une publication de Martina Chyba. Moi aussi, j’adore ses chroniques. Celle-ci parle des hommes de ma génération, en perte de repères en cette période post metoo (trois « per » dans ce petit bout de phrase, … coïncidence ?). L’article parle de la galanterie, qui devient un symbole de patriarcat, et des réactions parfois virulentes de certaines femmes, par exemple lorsqu’un homme leur tient la porte. Ce sujet, on l’a justement abordé il y a quelques temps avec Christian. Et à la suite de cette discussion, ce sujet, je l’avais justement ajouté à ma liste d’idées de chroniques.
Ma première réaction a été : « Ah mince, il est traité sous le même angle que je l’aurais fait ! Et par Martina Chyba en plus ! »
Sur mes épaules, un petit ange me souffle :
- Continue à écrire : tes idées sont pertinentes !
Pendant qu’un petit démon me siffle :
- Arrête d’écrire : tout a déjà été dit, et bien mieux que tu ne saurais le faire.
Le fait est que cela fait beaucoup de coïncidences. Mais à partir de quand une coïncidence devient-elle un signe ? Est-ce qu’un signe est juste la validation de ce qu’on espère au fond de soi pour oser passer à l’action ? Est-ce que c’est notre cerveau qui génère ces associations d’idées ? Si oui, le fait-il en circuit fermé ou en connexion avec un monde invisible ?
Un monde peuplé d’Anges gardiens, comme Cordélia et Hippolyte, qui rivalisent d’ingéniosité pour guider Axelle dans ses choix ? Pour ce faire, ils piochent des informations dans les annales akashiques, cette grande bibliothèque où seraient stockées toutes les informations passées, présentes et futures de toute l’humanité … bien plus vaste que ChatGPT ! Cette bibliothèque, j’en ai entendu parler pour la première fois lors d’une consultation avec un Pedanda (Grand Prêtre Balinais). Les informations qu’il y a piochées sur mon passé étaient impressionnantes de précision. Et j’ai parfois l’impression que c’est dans cette Grande bibliothèque que mon inspiration vagabonde et puise les idées qui alimentent mon écriture.
M’imaginer être en lien avec d’autres âmes, êtres de lumière ou autre source invisible met de la poésie dans mon quotidien. Mettre du sens où a priori il n’y en a pas, ça me rassure. Une automédication que l’anxieuse chronique que je suis consomme sans aucune modération.
Mais certain-es d’entre vous me diront : et si le choix n’était qu’une illusion ? Si tout était déjà écrit ? Je déteste cette vision fataliste de la vie, mais je ne peux m’empêcher de penser que c’est aussi une option. Je reviendrai d’ailleurs dans une prochaine chronique sur la question du libre arbitre (je le dis déjà, au cas où Martina aurait la même idée).
Alors ? Hasard, coïncidences ou signes ?
Et vous ? Pensez-vous être accompagné-e dans vos choix ou est-ce que vous prenez vos décisions « tout-e seul-e comme un-e grand-e » ?






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