Cadre ou hors-cadre ?
Ecrire en dehors des marges ? Facile !
Dans les papeteries, un de mes lieux favoris "à l'intérieur" (cf. mission 1.2 b à venir bientôt), on trouve des cahiers de toutes sortes.
J’aime ceux avec les pages blanches, les moins faciles à trouver.
Les lignes, carreaux et autres marges, même si je ne les suis pas, réveillent la voix de l'une ou l'autre de mes maîtres ou maîtresses d'école primaire : « On s'applique, on reste bien dans les maaaaarges ».
En 6ème primaire, j’ai commencé à écrire en lettres détachées, ce qui était à l'époque formellement interdit, dans une couleur autre que le bleu, interdit aussi, avec un stylo à bille plutôt qu’une plume à réservoir, interdit encore. Je trouvais ces règles "débiles" évidemment, et de ma position de bonne élève je ne prenais pas grand risque - mais un immense plaisir - à les transgresser.
Aujourd'hui, en dehors des pages des cahiers qui accompagnent toujours mon quotidien, est-ce que je sais encore transgresser ? D’après « Le petit cahier d’exercices de désobéissance civile », écrit par Jacques de Coulon, pas vraiment ... J’appartiendrais même plutôt à la catégorie « bobo critique qui jouit de la vie ». La honte!!!
J. de Coulon est un des profs qui a compté dans mon parcours de vie. Vous savez, ces passionnés qui transmettent leur matière en semant en vous des petites graines de réflexion qui germent tout au long de votre vie. C'était mon prof de sciences religieuses et de philosophie. En quelques leçons, le mur de la pensée unique qui me bouchait l'horizon s'est effondré et le concept de liberté de pensée s'est engouffré dans ma vie. Quel bonheur de découvrir que ce que je pressentais sans pouvoir le définir existait ... du moins dans ma réalité.
Mais revenons à nos moutons, qui broutent bien sagement dans leur enclos. Cette petite mission, a priori anodine, m’a fait prendre conscience que je ne m’indigne peut-être pas ou plus assez. Cet espace se voulant drôle et léger, je garde à l'esprit cette thématique pour la mission 8.7 : ce que j'aurais envie de faire si je n'avais pas peur ...
Variante
Dessiner les yeux fermés est un exercice que j’adore et qui est à l’origine des petits personnages qui illustrent ce jeu. C’est pendant ma formation d’art-thérapeute, avec un prof aussi exceptionnel : Bernie Stephanus, lors d’un atelier au titre prometteur : « Gaucherie et embarras », que j’ai pris goût à ce petit jeu. Le sujet était l’autoportrait, que nous devions exécuter avec notre main non dominante, puis avec les yeux fermés ou avec toutes sortes d’outils improbables*, tels que pots de yogourt, fourchette ou ... balai de riz !
- Tu dessines beaucoup mieux les yeux fermés, m'avait dit Bernie en passant ...
Cette petite phrase, a priori un peu vexante, m’a ouvert les yeux et mise sur la voie d'un style de dessin qui ne demandait qu'à éclore. Merci Bernie !
N.B. : Pour le dessin de cette mission, ce n'est pas mon autoportrait, mais le visage de Bradley Cooper (qui se reconnaîtra) que j’avais derrière mes yeux fermés.
Vous pouvez aussi y jouer avec vos enfants, 2/2, sans fermer les yeux, en fixant la personne en face de vous, mais sans regarder une seule fois la feuille, posée sur vos genoux (et un support rigide, style carton ou BD). Fou-rires garantis au moment de la révélation. Le jeu peut se prolonger en donnant des noms à ces personnages singuliers et en leur inventant des aventures.
Et vous? Etes-vous plutôt cadres ou hors-cadres ? Et qui sont les profs qui ont marqué positivement votre vie ?
Jacques de Coulon :
Bernie Stephanus
* Cela fait des années que je me pose la question, à chaque fois que j’utilise "improbable" dans ce sens-là plutôt que dans le sens "qui a peu de chance de se produire". J’ai enfin pris le temps de vérifier, le sens : "qui étonne par son caractère peu ordinaire" est aussi dans Le Robert.
Si ce jeu vous intéresse, vous trouverez les adresses des points de vente ici : https://www.laparenthesecreatrice.ch/arttherapie
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